Depuis quelques années, l'Espagne sait nous
rappeler épisodiquement qu'elle n'est pas que le pays d'Almodovar et qu'elle dispose également d'un vivier de réalisateurs horrifiques qui s'en sortent (presque) toujours avec brio : Jaume
Collet-Serra (Esther), Alex de la Iglesia (Balada Triste) ou Nacho Cerdà (Abandonnée) en sont de parfaits exemples.
Le réalisateur de Malveillance, n'en est pas à son coup d'essai, le réalisateur du flippant [•REC] et de
Fragile, Jaume Balaguero, revient avec une histoire plus tournée vers le thriller que le film d'horreur pure.
Encore une fois, le réalisateur catalan retourne filmer l'intérieur d'un immeuble barcelonais qui, s'il n'est pas condamné à voir ses occupants se bouffer les uns les autres est quand même gardé
par un homme, César, pas tout à fait net. Une sorte d'antithèse d'Amélie Poulain qui, parce qu'il n'arrive pas à être heureux a décidé de pourrir la vie des autres.
Dans le film, sa victime principale est Clara, une jolie jeune femme pulpeuse et sublime, qui affiche un sourire à toute épreuve.
Alors que le film avance, le réalisateur nous laisse petit à petit entrevoir le piège diabolique de César. La perversité de Balaguéro est de ne pas complètement faire de César un personnage
détestable. Pire, lors d'une scène fantastique de cache-cache dans l'appart de Clara on aurait presque envie qu'il ne se fasse pas capturer, devenant victime à son tour.
Luis Tosar dans le rôle du gardien perturbé est parfait, aussi inquiétant que la jolie Marta Etura est resplendissante.
Le film distille un malaise tout du long, on ne saisit pas vraiment ce qui pousse César à avoir un tel comportement, la tension atteint son paroxysme avec l'une des conclusions les plus
dérangeantes vues dans un film depuis longtemps (on se sent un peu comme à la fin de The Mist si vous voulez...).
Bien sûr, le film de Balaguero n'est pas non plus à ranger dans la pile des chefs d'oeuvres de l'épouvante et n'est pas exempt de défauts dans son récit ou dans la présentation de certains
personnage secondaires, et il ne vient pas à la cheville en matière de frousse à [•REC], mais est quand même un très honnête thriller à déconseiller tout de même aux jeunes femmes qui
vivent seules...
Malveillance
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