La 38e édition du Festival des 3 Continents, événement incontournable de la vie cinéphile nantaise vient de s'achever et de nous annoncer son palmarès :
MONTGOLFIÈRE D’OR : In the last days of the city de Tamer El Said
MONTGOLFIÈRE D’ARGENT : Destruction babies de Tetsuya Mariko
MENTION SPÉCIALE DU JURY : El limonero real de Gustavo Fontán
PRIX DU JURY JEUNE : In the last days of the city de Tamer El Said
PRIX WIK FIP DU PUBLIC : My father's wings de Kivanç Sezer
Pour ma part ce sont 7 films de la sélection que je suis allé voir, si mon coup de cœur de la sélection n'est pas sur le podium, le très cynique Old stone de Johnny Ma, je suis plutôt d'accord avec le palmarès qui a su saluer la modernité du film égyptien In tla last days of the city et l'audace du film japonais Destruction babies.
Retour sur les 7 films vus :MY FATHER'S WINGS de Kivanç Sezer - 5,5/10
Un homme de 53 ans (qui en paraît 10 de plus) apprend qu'il est atteint d'un cancer, il doit s'arrêter de travailler pour être soigné mais comme il doit aussi gagner de l'argent pour faire vivre sa famille qui vit loin de lui, sa vie n'est pas très facile... Le film se veut être une portrait de la Turquie contemporaine... on veut bien y croire (malheureusement). Le film est tellement dénué d'espoir, tellement dur qu'il a réussi à me faire déprimer... Un film intéressant donc mais franchement plombant.
OLD STONE de Johnny Ma - 8/10
Cynique autant dans son sujet que dans son traitement, Old Stone traite une réalité absurde en accentuant son propos, flirtant même avec le cinéma de genre par moment. Alors qu'il a préféré sauver un homme qu'il venait de renverser (et lui sauver la vie) en l'emmenant directement aux urgences plutôt que de prévenir son employeur, un chauffeur de taxi va se retrouver dans une situation inextricable.
Un film captivant et très bien mis en scène qui dessine le portrait d'une Chine plutôt flippante.
BANGKOK NITES de Katsuya Tomita - 7,5/10
Pendant 3 heures, nous suivons Luck, une prostituée "de luxe" de la capitale thaïlandaise qui retrouve l'un de ses vieux client japonais avec qui elle entretenait une liaison plus intime 5 ans auparavant. Entre Bangkok et son village d'enfance où elle retourne, à travers le regard du japonais et de la thaïlandaise, le film est le portrait d'une Asie au frontières diffuses qui subit encore les traces de son histoire post guerre du Vietnam et seconde guerre mondiale.
DESTRUCTION BABIES de Tetsuya Mariko - 6,5/10
Le film suit Shota et Taira deux frères orphelins. Sans qu'il ne nous soit donné d'explication, on voit Taira s'en prendre à des inconnus en leur cognant dessus, comme si donner et prendre des coups était pour lui une façon d'exister et de se sentir vivant. En parallèle, on suit son frère qui tente de le retrouver. Destruction Babies est radical, intéressant dans la façon qu'il a de nous confronter à une violence gratuite qui sert ici d'exutoire à son héros. Bien que le film s'essouffle dans son dernier tiers, il constitue néanmoins une métaphore intéressante de notre société et du regard qu'elle porte sur la violence.
SOLO, SOLITUDE de Yosep Anggi Noen - 7,5/10
Ce film évoque le personnage de Wiji Thukul, poète indonésien très engagé politiquement qui fut contraint de s'exiler, de se cacher pour fuir le régime de Suharto. Le film n'est pas un biopic traditionnel, à l'image de la poésie du personnage, il est d'une infinie délicatesse, très doux, très beau à regarder. L'histoire suit en parallèle l'exil du poète et l'attente de sa femme et de sa fille offrant de très beaux moments d'émotion. J'ai beaucoup aimé.
IN THE LAST DAYS OF THE CITY de Tamer El Said - 7,5/10
Le héros est un réalisateur perdu entre le montage de son film et sa propre vie dans la capitale égyptienne. Très moderne dans sa forme, ce film est surtout un habile portrait du monde arabe au moment où le printemps arabe est en train de naître.
Le héros est attachant, les procédés de narration sont modernes, un film fort et contemporain.
LIFE AFTER LIFE de Zhang Hanyi - 5/10
Bon bah, comme on dit dans ces cas-là... il y a de beaux paysages hein... parce que bah en fait je me suis un peu endormi quoi... C'est quand même très lent donc je suis en peu embêté pour vraiment parler du film... Mais c'est vrai que de ce que j'ai vu, j'ai trouvé ce film chinois très esthétique mais quand même aussi très hermétique.