On pouvait imaginer que La Conquête anéantirait l'image de l'actuel président, il n'en est point, c'était sans compter qu'un événement d'une autre envergure enterrerait définitivement la carrière d'un autre politicien quelques jours avant la sortie du film.
Finalement, celui-ci ne nous apprend rien de plus sur le caractère de Sarko, un petit type tout en nerf et sans manière, qui a la hargne d'un roquet et les dents qui rayent le parquet. Bien sûr, les performances des acteurs sont plutôt louables même s'il faut bien 5 - 10 minutes pour oublier le côté "imitation" un peu gênant du jeu des acteurs.
Celui qui est particulièrement bluffant, c'est Bernard Le Coq en Chirac, le rôle lui va comme un gant. Denis Podalydès s'en tire également parfaitement. Le personnage le plus intéressant du film, celui qu'on ne connaît finalement pas si bien, c'est Cécilia. Je n'avais pas mesuré à ce point son importance dans l'ascension du nabot. Dans le rôle, Florence Pernel est d'ailleurs très bien.
Côté mise en scène, cela ressemble pas mal à un téléfilm, il n'y a rien de vraiment transcendant ou de particulièrement beau.
Ce que j'ai bien aimé par contre, c'est l'utilisation de la musique, qui m'a rappelé celle du cirque. Elle est particulièrement adaptée à la fameuse scène de La Baule. Quand on y pense: Villepin qui sort de l'eau comme Ursula Andress et qui déjeune avec Sarko, quand on sait à quel point ils ne peuvent pas se piffrer, c'est quand même un vrai numéro de clowns...
On sort donc de le séance en approuvant le côté "inédit" de l'entreprise même si on imaginait que tout cela serait plus vachard, et en se disant que tout ça est assez intéressant mais pas indispensable.