Au Japon, cette œuvre de Kiyoshi Kurosawa est sortie sous la forme d'une série de 5 épisodes alors qu'en France, Shokuzai a été diffusé en deux parties : Celles qui voulaient se souvenir (1h59- sorti le 31 mai) et Celles qui voulaient oublier (2h28- sorti le 5 juin).
Seule la durée totale du film justifie une telle distribution puisque les deux parties sont complètement dépendantes l'une de l'autre au point qu'il est impossible de comprendre le 2e si on a pas vu le 1er et vice-versa.
L'histoire est celle d'un groupe de 5 petites filles qui voient l'une d'entre elles se faire enlever et massacrer par un dangereux maniaque. La mère de la victime, Asako, parce qu'elle ne comprend pas pourquoi aucune des 4 petites amies de sa fille ne témoigne pour retrouver le meurtrier, les maudit et les prévient qu'elles lui seront toujours redevables tant que le meurtrier ne sera pas arrêté.
Le film nous montre comment, 15 ans après, les jeunes filles vivent avec ce douloureux souvenir.
L'introduction est superbe, implacable, remarquablement mise en scène, on se dit que si l'ensemble du film est de ce niveau, on va avoir droit à un chef d'œuvre.
J'avoue que sur les 4 histoires liées aux filles, je n'ai pas été très emballé par les 1re et 3e histoire, celles de l'enseignante et de la fleuriste sont celles qui m'ont le plus captivé. Celle de l'enseignante pour sa dramaturgie typiquement japonaise dans sa façon d'aborder le poids de l'honneur et de valeurs qui sont aux antipodes du fonctionnement occidental, je l'ai beaucoup aimée. L'histoire de la fleuriste est quant à elle la plus cruelle, j'ai aimé son ton et son côté machiavélique.
Les actrices sont toutes plutôt convaincantes, mais celle qui porte le film sur ses épaules et qui est aussi charismatique que magnifique c'est Kyôko Koizumi, qui est Asako, la mère de la petite fille assassinée, elle est impeccable.
Bien que le dénouement soit assez alambiqué, je l'ai trouvé très captivant, fonctionnant sur le modèle de feuilletons où tout est dévoilé dans une conclusion qui n'a pas peur des excès.
J'avoue avoir plutôt beaucoup apprécié ces deux films qui mêlent histoire de vengeance, de fantômes et de douleur dans une ambiance typiquement japonaise.
C'est le premier film de Kiyoshi Kurosawa que je découvre, j'espère pouvoir en découvrir d'autres car j'ai plutôt aimé l'ambiance et le mystère qui se dégagent de celui-ci.
7/10
Shokuzai
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