Aller voir Wadjda parce qu'il est le premier film
saoudien de l'histoire du cinéma est une bonne raison, qu'il soit réalisé par une femme, Haifaa Al Mansour, en est une autre... mais aller le voir parce qu'il s'agit d'un des films les plus forts
de ce début d'année 2013 est la meilleure des raisons.
Wadjda est une petite fille espiègle et gaie d'une dizaine d'année, alors qu'elle se fait taquiner par un petit copain, elle lui jure qu'un jour, elle ira plus vite que lui à vélo. Le problème
c'est qu'elle n'en a pas et qu'en Arabie Saoudite, faire du vélo est considéré comme une menace pour la vertu des petites filles. Mais Wadjda fera tout pour arriver à ses fins.
A partir de ce point de départ assez simple, la réalisatrice tisse la toile d'une histoire riche en enseignement et magnifique. Elle nous invite à entrevoir, à partir d'éléments du quotidien, à
quoi ressemble la vie en Arabie Saoudite, et principalement la vie des femmes et filles de ce pays à travers les yeux de Wadjda, sa mère, ses camarades, ses professeures...
Elle distille une foule d'informations qui rendent le film passionnant et évite le jugement, il ne s'agit en effet pas d'une œuvre de rébellion ou de contestation. Quand elle filme ces femmes qui
ne doivent pas être vues pas les hommes (sauf leurs maris) ou quand on voit ces petites filles apprendre le coran (mais ne surtout pas le toucher si elles ont leurs règles), on est frappé par le
réalisme des situations et par la justesse de ton, marqué par la subtilité avec laquelle cette histoire est racontée.
Que Wadjda soit une petite fille pleine de vie, qu'elle semble bien loin de toutes préoccupations adultes, que l'on comprenne au fur et à mesure qu'elle vit ses derniers moment de liberté
d'enfant avant de devoir à son tour cacher son visage et rentrer dans le moule, rend le film encore plus fort.
L'humour et l'émotion sont également présent, Wadjda est ce genre de film qui se regarde le sourire aux lèvres et la larme à l'œil. La réalisatrice montre à travers sa jeune héroïne et à
travers son histoire personnelle, (le fait qu'elle ait réussi à monter son film), l'importance d'avoir des rêves et d'aller jusqu'au bout pour qu'ils se réalisent.
Enfin, il faut saluer Waad Mohamed, la jeune interprète de Wadjda qui est une vrai rayon de soleil, il est impossible de ne pas craquer pour sa malice et son sourire.
Un très gros coup de cœur pour moi.
Film vu en avant-première et en présence de la réalisatrice. Un moment très beau et très fort.
Sortie le 6 février.
Wadjda
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