Putty Hill

Grand Prix du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon 2010.

A Putty Hill, dans la banlieue de Baltimore, Cory, 20 ans, vient de mourir. Le film de Matt Porterfield nous montre son entourage, sa famille, ses amis, à la veille de son enterrement.
Si on pense facilement au cinéma de Larry Clark et de Gus Van Sant ou à des films comme Bubble de Soderbergh, le cinéaste réussit quand même à imposer un style bien à lui. L'originalité de Putty Hill réside dans sa manière de ponctuer son histoire d'interviews d'amis et de la famille du défunt, filmés comme dans un documentaire. On navigue ainsi sans cesse entre fausse réalité et vraie fiction, et sur ce point ça fonctionne plutôt pas mal.
Au coeur de cette Amérique white trash, on s'ennuie et on rêve de changer de vie, on est très loin du rêve américain.
Le problème quand on filme l'ennui, c'est qu'il peut être communicatif et j'avoue m'être un peu emmerdé à certains moments...
Dommage, car il y a quand même plusieurs scènes fortes, très réalistes et intéressantes : la discussion avec le tatoueur, le karaoké, la baignade, les filles qui cherchent la maison du défunt à la fin... autant de passages qui m'ont plu pour leur authenticité et l'émotion qui en émane.
Putty Hill est donc une curiosité, surtout dans sa forme narrative. Visuellement, on nage dans une authentique ambiance de cinéma indépendant...
Dommage que l'ensemble ne soit pas suffisamment homogène et que le film, aussi audacieux et intéressant soit-il, est quand même honnêtement un peu chiant par moments... il n'empêche qu'on sera curieux de voir ce que le jeune réalisateur nous concoctera à l'avenir.
Un film à moitié réussi donc, réservé aux plus curieux.

Comments

[Chris]

J'ai hésité tout le we à aller le voir, mais j'ai finalement bien fait de ne pas y aller si je te lis bien.

[palilia]

oh la la ! que tu t'es embêté cher ami : tu as lâché de tout petits gros mots, je me demandais s'il t'arrivait d'en dire et ça me fait plaisir car j'en dis moi-même un bon paquet. Je trouve que
les films que vous allez tous voir en ce moment (car je vous lis, même si je ne vais pas au cinéma) sont tristes mais vraiment tristes. Je ne sais pas comment vous faites : peut-être l'émulation
pour le classement des films.grosses bises