Depuis le décevant Time, je n'avais rien vu au cinéma du réalisateur des magnifiques l'Île, Locataires et Printemps, été, automne et... printemps. Pieta, Lion d'or du dernier festival de Venise est le film le plus sombre et le plus dur que je découvre de son auteur.
Kang-do est un sale type d'une trentaine d'années chargé de récupérer les dettes de pauvres gens travaillant dans un bidonville sordide d'une ville coréenne. Il use des pires méthodes : humiliation, chantage, mutilation... Orphelin, il va commencer à faire entrer un peu de lumière dans son cœur lorsqu'une femme se présente à lui comme étant la mère qui l'a abandonné à sa naissance... entre eux commence alors une drôle de relation.
Pour quelqu'un qui souhaiterait découvrir le cinéma de Kim Ki-duk, je ne conseillerai pas Pieta qui est une œuvre âpre et sèche, difficile d'accès. Il n'y a pas de lumière dans ce film, pas de douceur, il y a une violence sourde souvent insoutenable.
Il y a aussi de la poésie, habituelle chez le cinéaste, mais dans ce film dont l'affiche et le titre sont éminemment religieux, c'est une poésie triste qui donne aussi les moments les plus forts et les plus beaux... (l'histoire du "pull", la sortie en ville, l'anguille...).
Cependant, j'avoue qu'il m'a fallu un peu de temps pour entrer dans l'histoire et que je n'ai pas été transporté ou bluffé comme j'ai pu l'être précédemment avec d'autres titres du même réalisateur... je me suis d'abord ennuyé avant de comprendre et d'apprécier cette histoire à la cruauté œdipienne.
6/10
Pieta
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