L'artiste et son modèle

En 1943, Marc Cros est un sculpteur qui vit à la frontière espagnole avec sa femme (anciennement son modèle) et sa gouvernante, et qui va se trouver une nouvelle muse en la personne de Mercé, une jeune espagnole échappée d'un camp de réfugiés.
Le noir et blanc est sublime, Jean Rochefort et Claudia Cardinale sont parfaits, Aida Folch est superbe...
Fernando Trueba filme la nature et le corps de la jeune femme avec beaucoup de délicatesse, c'est souvent très beau mais l'histoire, finalement, ne passionne pas vraiment... Si on est souvent enchanté par la malice qui se dégage du jeu de Rochefort (dont il s'agit a priori du dernier film) et par la poésie de certaines scènes, on n'est jamais passionné par ce qui se passe... C'est très beau mais dès que le film ne se concentre pas sur les deux personnages principaux, ça n'a plus trop d'intérêt (les écoliers, l'officier nazi... ça tombe toujours à côté de la plaque).
Heureusement, le film offre des moments magiques comme cette fabuleuse scène où l'artiste entreprend une description d'un dessin de Rembrandt.
Ainsi, pour cette scène, pour la beauté de la jeune Aida Folch (véritable révélation) et pour le plaisir de voir le couple Rochefort/Cardinale, l'artiste et son modèle mérite d'être découvert... on regrette quand même une accumulation de poncifs sur le rapport de l'artiste à la nature et le côté un peu trop "film pour vieilles dames" qui s'en dégage.


6/10
 

Comments

[neil]

Oui tu as raison, "film pour vieilles dames" est un qualificatif assez juste. Il est bien fait mais ne casse pas non plus des briques.

[Heavenlycreature]

J'aurai du préciser pour les vieilles dames un peu coquine... ;)