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Les films de Fab

Les films de Fab

Mon avis sur les films vus au ciné depuis 2007 et un peu plus...


L'Apollonide - souvenirs de la maison close

Publié par Heavenlycreature sur 24 Septembre 2011, 10:12am

Catégories : #*****

 


apollonide.jpgBertrand Bonnello nous invite à l'Apollonide, maison close parisienne, témoin d'une époque révolue. Là, des filles, toutes plus jolies les unes que les autres, vivent ensemble et cloîtrées, offrant leurs charmes et leur corps à des clients tantôt pervers, tantôt cruels ou amoureux.
Présenté à Cannes, ce film est d'une splendeur fulgurante. Esthétiquement, il n'y a presque rien à dire. La lumière, les couleurs, les plans semblent sortir de tableaux impressionnistes, on pense à Manet, Renoir au Rolla de Gervex. Les décors et costumes ravissent et certaines scènes au charme vénéneux saisissent encore longtemps après être sorti du cinéma (cruelle scène du salon parisien où Madeleine est exhibée). Sans oublier des choix de mise en scène osés qui ponctuent le film à plusieurs reprises : split screen, utilisation de musique anachronique pour illustrer certaines scènes...
Il n'y a pas d'héroïne au bordel, le film ne choisit pas de mettre l'une des filles plus en exergue que les autres, c'est leur clan qui forme une entité, elles sont fortes ensemble, elles sont belles et unies, gardées pas une mère maquerelle rigide et maternelle.
Chaque actrice est remarquable, aucune ne se démarque vraiment et la plupart d'entre elles, inconnues, sont de vraies révélations de cinéma. Mis à part la mignonne Hafzia Herzi qui, après Kechiche et Guiraudie, continue quant à elle de poursuivre une carrière aussi exigeante qu'exemplaire.
Il y a de la poésie dans l'Apollonide, une sensualité troublante, des images fortes, une émotion à fleur de peau... Seul l'épilogue, maladroit et superflu n'était peut être pas nécessaire.
Impeccable, puissant et indispensable.

Rond5

festivaletePetit

 

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P
<br /> <br /> Intéressante analyse de Mymp.<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Sauf que Bonello montre uniquement le côté "distingué" de la prostitution. Et s'il évoque bien les bordels glauques (de Marseille ou d'ailleurs), ceux-ci, j'en suis sûr, n'ont rien à envier à la<br /> prostitution d'aujourd'hui (sans parler des réseaux et des traites). Donc son propos est étrange : soit il est nostalgique des maisons closes à l'Apollonide, insinuant que c'était plus sympa<br /> avant pour les femmes (à savoir baiser dans du velours plutôt que sur le périph'), soit il suggère qu'il est pour la réouverture des maisons closes, soit il veut montrer que la prostitution, à<br /> chaque époque, est une saloperie, soit tout ça à la fois. Bref, c'est pas clair je trouve ! En plus d'être effectivement inutile.<br /> <br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Ton analyse est tout à fait juste et intéressante sauf que je suis bien incapable de t'éclairer... Moi, j'me suis connement dit qu'il voulait juste filmer la prostitution aujourd'hui et casser<br /> l'imagerie mise en place tout au long de son film... alors peut être qu'il veut juste rappeller que la prostitution qu'on le veuille ou non ne disparaîtra jamais et qu'effectivement il serait ok<br /> pour la réouverture des maisons closes, moins glauques... maintenant de là à dire que c'était plutôt sympa je pense pas... mais au moins plus clean...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Bien vu très cher. J'ai souvent pensé à Vénus noire pendant le film, mais autant le film de Kechiche m'avait dérangé, autant j'ai trouvé ici les scènes d'exhibition vénéneuses et sublimes à la.<br /> <br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> C'est drôle cette référence à Vénus Noire, on y a pensé aussi, surtout pour la scène du salon où est exhibée la femme qui rie comme l'est la Vénus que j'avais adoré aussi l'année dernière.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> <br /> J'y suis allé tout à l'heure et j'en ressors avec un sentiment mitigé. A la fois ébloui par la beauté formelle du film et un peu déçu par le fond du film, où il ne se passe finalement pas grand<br /> chose. Le féminisme de l'ensemble m'a plu, l'ambiance m'a quelque peu déconcerté, de même que l'absence totale de sensualité qui ressort de cette maison close décidément très froide...<br /> <br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Je crois que cette ambiance déconcertante que tu décris liée à la beauté formelle, sur laquelle il n'y a rien a dire, définissent bien ce qui m'a complètement plu dans ce film!<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Il y a aussi une forme d'enui poli, en tout cas d'indifférence complète. Le film est beau, charnel, mais impossible de m'y intéresser, d'avoir la fièvre. Le pire, c'est que je ne sais même pas<br /> pourquoi ! Quant à cette scène finale, c'est vrai qu'elle est inutile, voire ratée, et dont le propos reste nébuleux.<br /> <br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Le propos de la scène finale ne me semble pas nébuleux au contraire, j'ai l'impression que le réalisateur a voulu rappeller les conditions des prostituées aujourd'hui en comparaison... ce qui est<br /> du coup complètement inutile...<br /> <br /> <br /> <br />

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