Isabelle Adjani revient au cinéma avec ce film diffusé en avant-première sur Arte vendredi soir. A partir dun sujet très casse gueule et aussi très actuel, Jean-Paul Lilienfield signe un film intéressant sur le fond mais très approximatif dans sa forme. Lhistoire, cest celle dune prof de français surmenée et stressée qui lors dun malheureux concours de circonstances va prendre en otage sa classe. Dès lors, le réalisateur nous sort tous les poncifs propres au monde des cités dites difficiles: langage ordurier, violence, viol filmé, racisme, sexisme tout est évoqué dans une confusion un peu maladroite. Isabelle Adjani, si insupportable en général, est ici plutôt convaincante dans un rôle difficile. Denis Podalydès en flic négociateur est aussi plutôt bon mais ses problèmes de cur racontés en filigrane sont complètement inutiles et superflus. Les vraies stars du film sont donc les élèves aussi vrais que ceux dEntre les murs bien quici, ils donnent à voir un visage beaucoup plus pessimiste et désespéré. Les autres personnages, le directeur (Jackie Berroyer), la ministre et les collègues profs sont souvent caricaturaux et peu crédibles. Quant à la mise en scène, pauvre, elle se rapproche plus de celle dune téléfilm lambda que dun vrai film de cinéma. Cependant, parce quil soulève certaines questions sur un désastre social plus que jamais contemporain et malgré ses nombreux défauts, cette Journée de la jupe se laisse regarder et ne manquera sûrement pas de faire polémique.