Frozen River

Sur l’affiche du grand Prix du dernier festival de Sundance, on peut lire une citation de Quentin Tarantino qui ne peut laisser indifférent… La curiosité m’a donc poussé à aller voir ce film qui, s’il ne ressemble pas vraiment à un thriller, se révèle néanmoins tout à fait intéressant. L’histoire, c’est celle de Ray qui vit avec ses deux fils et qui a du mal à joindre les deux bouts depuis que son mari s’est barré avec tout l’argent… Le hasard va la mettre sur le chemin d’une jeune indienne, Lila, qui va l’embrigader dans une histoire de passage de clandestins en terres américaines. Malgré le risque, elle tente le coup car elle y voit là une façon de gagner facilement de l’argent… Le film navigue donc davantage dans les eaux du drame social que dans celles du thriller. En effet, c’est la précarité dans laquelle vit Ray qui va la pousser à agir de la sorte. Le film nous questionne également sur les dégâts du 11 septembre vis-à-vis des américains (édifiante scène du couple de Pakistanais). Le récit se suit donc sans ennui, les 2 portraits de femme, Ray et Lila, sont justes et les 2 actrices sont très convaincantes. Mention spéciale à Melissa Leo qui porte le film sur ses épaules et dont la performance est remarquable. Malheureusement, le film, dans sa mise en scène, répond aux nombreux clichés du film dit « indépendant » lui donnant ainsi un air de « déjà-vu » qui fait que l’œuvre bien que très intéressante ne se démarque pas suffisamment pour marquer les esprits durablement. Malgré tout, pour son sujet important et son héroïne principale, ce film est à découvrir.