Etreintes brisées

Une nouvelle fois, Pedro Almodovar nous offre un film passionnel, magnifique et raffiné. « Etreintes brisées », (notez le titre que je trouve très beau), entremêle les destins de personnages dans un dédale d’histoires d’amour impossible, racontées entre présent et passé mais avec une limpidité scénaristique incroyable. Autant ne pas trop en savoir sur les tenants et les aboutissants du scenario, il faut se laisser aller devant cette œuvre dont la complexité narrative n’a d’égal que la beauté de son interprète principale. En effet, une nouvelle fois, Penélope Cruz nous montre l’étendue de son incroyable talent, elle est à la fois sensuelle, forte, belle et fragile. Lluis Homar, le héros narrateur du film, déjà vu chez Almodovar dans « La mauvaise éducation » est lui aussi impeccable, que ce soit en amant passionné qu’en aveugle esseulé vieilli de 15 ans. Bien sûr, il est difficile de nier la mise en abyme du réalisateur lui-même dans cette histoire d’amour entre un cinéaste et son actrice. Comme il est difficile de ne pas remarquer les multiples références aux grands maîtres du 7^ème art, avec par exemple, cette scène où Penélope Cruz dévale un escalier qui rappelle les meilleurs Hitchcock.  Enfin, une fois n’est pas coutume, j’ai trouvé les décors et certains plans d’une beauté graphique grandiose.  Pedro Almodovar signe une nouvelle fois un très grand film, d’une sensualité torride et terrible. Magnifique.