En adaptant une pièce de théâtre de Yasmina Reza, Roman
Polanski tombe dans le piège du film qui fait d'avantage penser à du théâtre filmé qu'à du cinéma.
Le plus flagrant ici, et le plus redondant aussi, ce sont les multiples stratagèmes utilisés pour conserver une même unité de lieu (si on excepte les scènes d'introduction et de conclusion qui
sont d'ailleurs superflues), amusants au début, on se lasse rapidement des allées et venues des couples sur le palier de l'appartement.
Les confrontations des deux couples Foster / Reilly et Winslet / Waltz fonctionnent et il est amusant de les voir petit à petit passer d'une politesse de façade à une hostilité naturelle qu'ils
finissent par ne plus contrôler.
Bien que cela fasse un peu cliché, il est aussi amusant de voir les alliances des couples se changer pour devenir au fur et à mesure des alliances hommes contre femmes.
Il faut aussi avouer que l'on prend quand même beaucoup de plaisir et que l'on rit souvent, grâce à un casting délicieux où chacun réussit à tirer son épingle du jeu.
John C.Reilly est très bon en mari faussement gentil, Jodie Foster amuse en bobo amatrice d'arts qui cherche à se donner bonne conscience, Christoph Waltz est génialement irritant à force d'être
scotché à son portable et évidemment Kate Winslet, grandiose et exquise, est désopilante et fantastique, aussi crédible coincée que complètement bourrée : elle mérite à elle seule le
déplacement.
Quant à Polanski, bien que je ne sois pas un expert, je n'ai rien trouvé dans sa mise en scène qui soit particulièrement marqué ou bluffant... surtout après son chef d'oeuvre de l'année dernière,
The ghost writer, qui était pour le coup un modèle en la matière.
Carnage rentre donc dans la catégorie des films "qui font passer un bon moment", 1h20 de bons mots et des stars qui s'en donnent à coeur joie.
On en ressort cependant un peu gêné de ne pas avoir été plus rassasié vu la qualité du générique.
Carnage
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