Comme une évidence, ce film, iranien, d'Asghar Farhadi, soulevé par un vent d'enthousiasme de la part de la presse et des spectateurs, résonne comme étant déjà l'un des meilleurs films de
l'année.
Rares sont les longs-métrages qui peuvent se targuer d'avoir bon sur tous les tableaux:
interprétation magistrale d'acteurs extraordinaires, histoire(s) passionnante(s) qu'elles soient individuelles ou collectives, mise en scène au cordeau, universalité du propos dans un pays pour
lequel tous les clichés sont permis, rythme haletant et sans temps morts, scénario brillant qui réussit à mêler une multitude de sujets et à maintenir le suspense.
La grande force de cette histoire est de n'être à aucun moment manichéenne, il n'y a pas de bons ou de mauvais, chacun a ses raisons d'agir comme il le fait, le film ne juge pas et nous montre
des êtres complexes et touchants. Le spectateur est amené à revoir son jugement sur chacun des personnages sans jamais pouvoir prendre parti.
Le prix remis à l'ensemble du casting lors du dernier festival de Berlin n'est pas usurpé, tous sont exceptionnels de la petite fille de Razieh au grand père mutique en passant par la touchante
Termeh, chacun apporte à cette histoire dense sa touche de sincérité. S'il fallait en choisir un, j'avouerai que j'ai particulièrement été bouleversé par le personnage de Nader, joué par
Peyman Moadi, le père au grand coeur dont les choix sont gouvernés par l'amour qu'il porte à sa fille.
Film d'amour, film social, tragédie familiale, film politique, Une Séparation, c'est un peu tout ça et c'est pour ça qu'il faut absolument aller le
voir.