Dernière séance, de Laurent Achard
est loin d'être un film parfait, on peut par exemple lui reprocher un casting assez inégal (certains acteurs sont même assez mauvais) et un trauma oedipien très cliché qui lorgne un peu trop
ostensiblement du côté de chez Norman Bates.
Et pourtant, malgré ses défauts, j'ai aimé ce film qui se démarque par une mise en scène très élégante. Le réalisateur fait preuve d'une maîtrise totale de l'image, il utilise parfaitement les
effets de reflets et de transparence, les ombres et les obscurités, les éclats de sang dans la lumière, certains plans sont splendides... c'est difficile à décrire, mais j'ai trouvé ça très
beau.
Et puis il y a quelque chose de touchant dans l'histoire de ce projectionniste qui occulte complètement la fermeture annoncée de son cinéma, continuant à oeuvrer comme si de rien n'était et à
terminer ses journées en poignardant des femmes.
Dans le rôle du projectionniste/tueur, Pascal Cervo est plutôt bon, son personnage presque mutique et étrange, fétichiste des oreilles ornées de boucles qu'il coupe sur ses victimes pour les
coller sur le portrait d'actrices mythiques, est un personnage atypique, cruel et pourtant attachant.
Avec Dernière séance, Laurent Achard offre une oeuvre personnelle, rend hommage au giallo italien et au cinéma en général, preuve de l'oeuvre d'un vrai cinéphile, multipliant les
références et capable de prendre le risque de proposer un film d'auteur mâtiné de cinéma de genre.
Et puis, il y a aussi le fait d'avoir vu ce film dans une grande salle presque vide ( 4 spectateurs) qui a contribué à rendre l'expérience encore plus troublante.
Dernière séance est un film ovni, un slasher enrobé dans une mise en scène d'artiste, une curiosité à découvrir au charme envoûtant.
Dernière séance
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