Darling

Catherine est née à la campagne mais jure à qui veut l'entendre qu'elle ne finira pas "paysante". Elevée à la dure, elle rêve de trouver son prince charmant au volant d'un camion afin qu'il l'emmène vers d'autres contrées. Pour le trouver, elle s'achète une cibi et devient Darling... Dit comme ça, on pourrait s'attendre à un conte de fée, sauf que "Darling" est une histoire vraie qui n'a rien de merveilleux. "Darling", c'est d'abord le portrait d'une femme qui va toujours devoir se battre pour s'en sortir... petite fille maltraitée, jeune femme mal dans sa peau, elle tombe sur un homme qui lui fera endurer le pire. Mais malgré tout, Darling saura garder la tête haute et aura toujours la force de se relever alors que la vie ne lui fait aucun cadeau. Alors qu'un tel sujet peut augurer le pire, le film de Christine Carrière évite tout les pièges du pathos ou de la démonstration abusive et la réalisatrice fait preuve d'une remarquable maîtrise de l'ellipse. Marina Foïs offre une performance hallucinante et prouve qu'elle n'est pas qu'une excellente comique mais l'une des meilleures comédiennes françaises de ces dernières années. Sa prestation est toute en retenue, empreinte d'une grande humilité. Bien sûr, Guillaume Canet est aussi excellent, dans un rôle à contre emploi qu'il assure parfaitement. S'il faut lui trouver un défaut, on dira que le film manque peut être un peu d'audace dans sa mise en scène, ressemblant parfois un peu à un téléfilm. Mais ce serait oublier l'incroyable émotion qui en ressort et qui nous prend à la gorge pour ne pas nous lâcher de sitôt.