Morse

Oskar est un enfant de 12 ans fragile et martyrisé par d’autres élèves de sa classe. Un soir, alors qu’il s’imagine des scénarios de vengeance, il rencontre Eli. Elle vient d’emménager dans l’appartement voisin avec son père et va rapidement intriguer et fasciner Oskar. Au même moment, des meurtres atroces sont commis dans les alentours. La coïncidence des évènements n’est pas liée au hasard… Eli est un vampire. Le dernier grand prix du festival de Gérardmer est un coup de poing en plein cœur. Morse est un de ses rares films qui marque durablement et qui s’installe directement au titre de chef d’œuvre. Le film a le brio de mélanger les genres. A la fois terrifiant film de genre (on est tout de même loin des standards hollywoodiens) et magnifique histoire d’amour entre deux ados solitaires qui sont condamnés à ne pas vieillir ensemble, Morse est une œuvre poétique chavirante qui rend au cinéma de genre ses lettres de noblesses, un peu comme l’a déjà fait Guillermo Del Toro avec L’Echine du Diable et Le Labyrinthe de Pan. D’autant plus que le réalisateur Tomas Alfredson signe un film d’une beauté esthétique ahurissante, chaque plan, chaque scène est magnifiée par une mise en scène d’exception. L’émotion est énorme devant ce film qui réussi à allier le morbide à la grâce, la mort à l’amour, la douceur à la violence. De plus, Morse n’est jamais une insulte au film de vampire et respecte tous les codes instaurés par le mythe. Dommage qu’il ne bénéficie que d’une maigre distribution nationale et que les américains aient déjà l’audace d’en faire un remake… En attendant, s’il passe à côté de chez vous, il ne faudrait surtout pas le rater : Morse est un grand film.