Anne-Marie, assistante sociale de 47 ans, se sépare dAlex. La rupture semble bien se passer et les deux ex continuent à se voir de temps en temps. Mais quand Anne-Marie apprend quil a rencontré une autre femme, elle bascule dans une folle jalousie. Dès les premières images, LAutre impose son style, un style résolument moderne, urbain et esthétisant. La narration est assez désarçonnante, peu linéaire, rajoutant au film cette aura si particulière. Dominique Blanc, qui a reçu le prix dinterprétation féminine à Venise, est prodigieuse dans ce rôle de femme qui souhaite contrôler sa vie mais qui est vite rattrapée par un mal qui va la bouffer mais quelle ne peut pas contrôler. Car cette folie qui va pousser Anne-Marie dans ses derniers retranchements est des plus insidieuse. Peu à peu, lhéroïne sombre dans une profonde paranoïa, obsédée par celle dont elle ne connaîtra jamais le nom, celle dont elle ne sait que lâge, le même quelle et qui lui démontre que son histoire avec Alex nétait pas « unique », il aime les femmes plus âgées que lui cest tout... Lui est un jeune homme beau, presque insolent qui continue à la voir et à être sympa avec elle sans se rendre compte du gouffre dans lequel elle est en train de sombrer. Les réalisateurs filment la jalousie avec brio, car lautre, au-delà dêtre « lautre femme » cest aussi lhéroïne elle-même, dont le reflet lui joue des tours : le coté schizophrène dAnne-Marie. Il faut voir Dominique Blanc sénerver sur son miroir en hurlant « salope ! » pour savourer toute lintensité de son jeu. A la fois sidérant et vertigineux, ce film est une belle surprise de cinéma qui brille par sa modernité et sa radicalité. A éviter cependant en cas de peine de cur au risque de sortir complètement déprimé.