Avec sa réputation de chef d'oeuvre annoncé, on va voir
Tabou en espérant être conquis à son tour.
Malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas, et si le film n'est pas dénué de certaines qualités (techniques surtout), j'avoues m'être pas mal ennuyé...
Avec sa construction en 2 parties et son titre, Miguel Gomes affirme clairement son hommage à Murnau... je n'ai pas vu le film de 1931, mais ici, je n'ai pas bien saisi l'intérêt de scindé le
film en deux parties de durée presque égales tant l'intérêt dramatique réside clairement dans la seconde.
Tel qu'il est construit, le film expédie illico aux oubliettes les personnages de la voisine et de la femme de ménage, présentées longuement au début pour se consacrer uniquement au personnage
d'Aurora, une vieille femme qui avant de mourir, laisse l'adresse de son amant secret à sa voisine.
Racontée avec une voix off plutôt lascive, la seconde partie du film nous emmène en Afrique et se penche sur la relation adultérine qu'a vécue Aurora alors qu'elle était propriétaire d'une ferme
avec son mari, qu'elle était enceinte et qu'elle tentait d'adopter un crocodile (?).
Techniquement, la deuxième partie est tout à fait pertinente et intéressante. Jamais nous n'entendrons la voix des acteurs, seul la voix off du narrateur, des passages musicaux et les bruits de
la nature sont conservés. C'est plutôt joli, en tout cas le travail sur le son est tout à fait admirable.
Malheureusement, là où l'espérais que la passion adultérine bousculent mes émotions, je n'ai été que passablement touché quand la narration devient plus épistolaire et se transforme en lectures
de lettres envoyés pas les deux amants...
Tabou est donc un bel exercice de film d'auteur, une belle histoire qui en rappelle d'autres, sauvée par une mise en scène audacieuse et une ambiance de rêve éveillé.