Syngué Sabour - Pierre de patience

Il faut un peu de temps pour entrer dans ce film qui est l'adaptation, par son auteur, Atiq Rahimi, du prix Goncourt de 2008.
Dans l'Afghanistan en guerre, une femme s'occupe de son mari plongé dans le coma depuis qu'une balle s'est logée dans sa nuque. Après avoir confié ses filles à sa tante, elle se retrouve rapidement enfermée avec ce mari qui lui a été imposé et ne va plus arrêter de lui parler, allant même jusqu'à lui confier ses secrets les plus intimes... l'homme devient sa syngué sabour, sa pierre de patience, une pierre magique qui selon la légende, éclate une fois qu'on lui a tout dit.
Le seul reproche que je ferais à ce film est d'être un peu trop littéraire et un peu trop prévisible dans son dénouement. On sent vraiment qu'il s'agit d'une adaptation, c'est un drôle de sentiment que je ne ressens pas souvent mais qui n'entache en rien l'intérêt que l'on doit apporter à ce film.
Découverte dans le très fort A propos d'Elly, l'actrice iranienne Golshifteh Farahani tient tout entier ce film sur ses épaules. D'une beauté incroyable et d'une belle justesse, elle incarne cette femme qui s'est cachée derrière ses secrets comme elle se cache derrière sa burka, elle offre une prestation impeccable.
A partir de flash-back bien amenés, on apprend plusieurs éléments clés de la vie de son personnage. A travers son histoire, Syngué Sabour nous invite à ouvrir une nouvelle fois les yeux face à une condition féminine décidément très préoccupante dans ce pays. La relation qui naît entre elle et un soldat offre également de très beaux moments...
Outre son actrice sublime et excellente, ce film vaut pour la réalisation brillante d'Atiq Rahimi, de très beaux plans et une belle lumière en font une œuvre picturale sublime.
Un beau film.