Depuis plusieurs films déjà, Cédric Klapisch a su donner une identité à son cinéma. On va voir un Klapisch comme on va voir un Coen ou un Almodovar par exemple: on connaît plus ou moins à chaque fois la recette.
Une fois n'est pas coutume, le réalisateur ne propose pas un nouveau film choral mais se concentre sur deux personnages.
France (ce choix de prénom ne peut être anodin), est une ouvrière divorcée, mère de 3 filles qui se retrouve au chômage suite à la fermeture de son usine à Dunkerque. Steve est un trader qui vit entre Paris et Londres, pété de tune et assez antipathique, il est le genre à pouvoir emmener des top-models en week-end à Venise dans son avion perso... France décide de trouver du travail à Paris, elle est embauchée comme femme de ménage par Steve, ignorant que ce dernier est en partie responsable de la faillite de son usine.
Passons outre les invraisemblances scénaristiques, Avec Ma part du gâteau, Klapisch propose un mélange des genres assez curieux et un peu culotté. Entre drame, comédie, romance à la Pretty Woman et drame social à la Ken Loach, il raconte son histoire avec beaucoup de rythme mais aussi avec peu de finesse. Car le réalisateur n'y va pas de main morte avec les clichés, sa vision des pauvres et des riches est très manichéenne, même s'il est clair qu'on a du mal à imaginer les traders autrement... et il enfonce pas mal de portes ouvertes.
Et pourtant, malgré tout, le savoir-faire de Klapisch réussit à nous faire oublier ses multiples défauts. C'est sans compter sur un duo d'acteurs impeccable. Gilles Lellouche est parfait en sale con qui ne pense qu'à lui et Karin Viard, encore une fois, est excellente, imposant la même énergie dans le drame que dans la comédie pure, il faut la voir inventant des accents improbables, elle est désopilante.
Un film à demi réussi et à demi raté, pas le meilleur de son réalisateur mais plutôt recommandable tout de même.